André Glucksmann
Juché, observateur, vous contemplez le temps, opération d’un dos, en son effet incliné de blé que le vent penche.
(lpoustéguy parle : là il n’y a pas de sang – Le sang n’est qu’à la naissance, c’est la grande règle. Le geste homicide est blanchi, c’est une tragédie, ce n’est pas un drame bourgeois.
Le visage du père n’est pas directement visible ; où est-il? Par contre celui (le visage ?) de la mort noire nous voit de tous ses yeux.)
Informez-vous : présent de métal, cadavériquement ressemblant, le père, chez Arnoust et Moreau, rue Popincourt, tel que sur un lit son fils, sculpteur, en prit la tête. Chose due quand d’un étonnement qui comprenait ne pas comprendre ; de père à fils, d’ouvrier à “Artiste”, tes affaires marchent toujours ? naquit la promesse : je te ferai en pape.
– Lisez l’imprécation, car la matière première d’Ipoustéguy n’est pas l’espace mais le temps, d’un qui avait
atteint sa majorité, vous ne pourrez pas ne pas devenir adulte, à un enfant barricadé. Vous ordonnez les événements – fils du père, grand-père – en la file d’une “histoire”.
“Il ferme le livre – souffle la bougie – de son souffle qui contenait le hasard ; et, croisant les bras, se couche sur les cendres de ses ancêtres. Croisant les bras – I’Absolu a disparu, en pureté de sa race (car il le faut bien puisque le bruit cesse).”
“Race immémoriale, dont le temps qui pesait est tombé, excessif, dans le passé et qui pleine de hasard n’a vécu, alors, que de son futur” (Mallarmé, lgitur).
André Glucksmann
Extrait du catalogue de la Galerie Claude Bernard 1968, Paris